Charleville - Nouzonville
Nouzonville - Bogny
Monthermé - Laifour
Les Dames de Meuse
Anchamps - Revin
Revin - Fumay
les ardoisières de Fumay
Fumay - Vireux
le château de Hierges
La vallée de la Meuse traverse le massig de l'Ardenne. Une voie verte permet de longer son parcours de Charleville-Mézières à Givet. Elle reprend les anciens chemins dits de halage qui ont été remis en valeur et permet ainsi de (re)découvrir cette partie de l'Ardenne.
Cette galerie photos est réalisée au cours de sorties le long de tronçons, et devrait se compléter dans le temps!! On propose également une série de cartes postales, scannées à partir de collections privées, et présentées ici dans une taille réduite, mais disponibles sur demande. Par ailleurs, nombre de photos ont été réalisées bien avant la modernisation des barrages, ce qui fait de cette galerie une balade historique.
J'accompagne les prises de vues les plus récentes par un texte rédigé lors d'un séjour en 1904. Son auteur, Emile Dacier entreprend de rejoindre Liège depuis Charleville. Chaque jour, il tient un journal de bord qu'il publie par la suite.
Emile Dacier (1876-1952) était bibliothécaire à la Bibliothèque Nationale (aujourd'hui BNF) où il sera un des spécialistes de l'histoire du livre. Mais il est également un fervent amateur de sports nautiques. Ainsi, il rejoint le canoé club de France peu après sa fondation en 1904 (aujourd'hui kayak club de France). L'objectif du club est, à l'époque, d'introduire et de promouvoir l'usage du canoë et du kayack. Ses membres, qui appartiennent à une élite culturelle, rédigent rapidement des récits de voyage complets sur les régions traversées. Certains sont publiés avec le concours du yacht-club de France. C'est le cas pour cette descente de la Meuse, publiée en 1906. Les photographies ont été réalisées par Julien Knecht pour lequel je n'ai pas d'éléments de biographie. Il semble avoir travaillé pour les établissements de Saint-Gobain basés en Meurthe-et-Moselle. Les archives de l'association sont déposées aux Archives Départementales du Val de Marne.
Lisons les premières lignes du récit de voyage d'Emile Dacier et de Julien Knecht :
"Jusqu'à Charleville, le fleuve coulait dans une vallée aux molles ondulations ; mais aussitôt entré dans le plateau ardennais, sa physionomie change du tout au tout, et Nouzon est à peine dépassé que les rives s'élèvent. Bientôt, la Meuse encaissée roule son flot sombre entre une double muraille de roches schisteuses que revêt par places un épais manteau de verdure, et se heurtant sans cesse à des pentes abruptes, elle les contourne en larges méandres. C'est Joigny, dans une courbe profonde ; Levrézy, au-dessus duquel les rochers des Quatre Fils Aymon découpent sur le ciel leurs arêtes vives ; Château-Regnault, sur l'autre versant des Quatre-Fils ; Laval-Dieu, blotti au confluent de la Meuse et de la Semoy, et Monthermé, niché à l'extrémité d'un promontoire escarpé.
La vallée se resserre encore, en même temps que ses rives s'élèvent davantage ; c'est maintenant une gorge véritable, ayant, suivant le mot d'Ardouin Dumazet, « l'aspect saisissant d'un canyon » : d'un côté, les roches de Laifour s'avancent jusqu'au bord du fleuve, tandis qu'en face, les Dames de Meuse baignent dans l'eau sombre leur triple croupe verdoyante. Plus loin, Revin s'étend dans une presqu'île, au pied du Mont Malgré-Tout, chauve, dénudé et violacé de reflets d'ardoise. Encore quelques kilomètres et l'on arrive au centre du bassin ardoisier, à Fumay, curieusement situé dans une presqu'île escarpée. Fépin et Montigny, les deux Vireux et le centre usinier d'Aubrives, Ham-sur-Meuse et Chooz, dans la grande boucle, qui précède Givet, sont également bâtis au pied des rochers ; et les deux Givet eux-mêmes sont couronnés, l'un par l'imposante masse du fort Charlemont, l'autre par les ondulations du Mont d'Haurs.
Voilà la Meuse grandiose".