Vrai que le site des Dames de Meuse vaut le détour, tant la Meuse paraît encaissée dans le massif de l'Ardenne à cet endroit. Emie Dacier, pour décrire cette partie du massif, s'en remet à Théophile Gautier :
"Il est juste d'ajouter qu'ils avaient 'mis la table' au pied de la première Dame de Meuse, sur un petit promontoire moussu, d'où ils pouvaient voir le fleuve décrire sa courbe majestueuse autour de l'éperon des roches de Laifour, et se perdre, à gauche, dans une gorge encaissée.
Les Dames de Meuse ! Il faut, pour bien les décrire, avoir recours à Théophile Gautier : « C'est un des endroits les plus pittoresques du fleuve, a-t-il dit. Les collines des rives se sont escarpées en montagnes revêtues d'arbres de la base au sommet, entre lesquelles l'eau se creuse son lit profond. Parmi les arbres, se montrent ça et là des blocs de rochers, taches grises sur ce rideau de noire verdure, que réfléchit dans son miroir sombre le courant du fleuve. La fraîcheur et l'ombre donnent à la végétation des rives une force singulière. Les Dames s'élèvent à une grande hauteur par une pente abrupte, et leurs cimes mamelonnées se détachaient se jour là en vigueur sur un ciel d'un bleu léger d'une grande finesse qui faisait voir leurs robustes masses. Le site est sauvage, mais non sans grâce : il y a de la douceur dans ces courbes de montagnes veloutées de feuillages. » On ne saurait évoquer avec plus de vérité ni de sentiment ce décor merveilleux. "