La vallée de la Meuse entre Fumay et Vireux
Après Fumay, le cours de Meuse quitte le coeur du massif de l'Ardenne et voit la vallée s'élargir. Fumay est une, sinon, la dernière boucle du massif. Emile Dacier passera l'écluse de l'Uf, passage qui était redouté par les mariniers et on peut trouver dans les archives municipales plusieurs compte-rendus d'accidents dans les environs. Il passeront à côté de la commune de Haybes qui, 8 ans plus tard, sera totalement détruite par l'armée allemande dans les premiers jours de la Première Guerre Mondiale. Il faut dire que les combats qui se déroulèrent sur la vallée de la Meuse, et les fonds de rivière jouxtant la frontière belge, furent très durs.
Retrouvons le texte du récit de voyage :
[..] Après une journée de séjour à Fumay, nous quittons ce matin cette jolie petite ville qui nous avait été si hospitalière. Il faisait un vilain temps gris. […]
« N'aurons-nous pas d'leau ? »nous dit, avec une élégante ironie, l'éclusier de la Roche de l'Uf, tandis qu'il nous ouvrait les portes de son bief. [..]
A peine avions-nous contourné la presqu'île sur laquelle Fumay se trouve pittoresquement construit, qu'une petite bruine vint à tomber, estompant les lointains, ce qui était fort beau, mais nous transperçant peu à peu, ce qui ne laissait pas d'être insupportable. Après l'écluse de Fépin, la bruine devint ondée : force nous fut d'aborder, de couvrir notre bateau d'une toile cirée, et de nous abriter dans un petit bois taillis. […] Après une seconde alerte du côté de l'écluse de Montigny, le soleil sorti de derrière les nuages pour saluer notre passage à Vireux -un gros bourg que la Meuse a dédoublé en Vireux-Wallerand sur la droite, et Vireux-Molhain sur la gauche, au pied du Mont-Vireux ou Bayard-Mont.